Violences internes au travail

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Qu’est ce que la violence au travail ?

La violence au travail est la situation où des personnes sont maltraitées, menacées ou agressées dans des circonstances qui mettent explicitement ou implicitement à l’épreuve leur sécurité, leur bien-être, leur santé.  

On distingue :  

• la violence interne, qui désigne la violence interne au collectif de travail : l’agresseur comme la victime sont des personnes de la collectivité – collègue(s), encadrement 

• la violence externe, qui concerne les actes de violence qui proviennent de l’extérieur de la structure 

Consultez notre article sur la violence externe au travail.

Quelles sont les différentes formes de violences internes ?

Les violences internes peuvent se traduire par des situations de harcèlement moral ou sexuel, reconnues et punies par la loi.

La violence psychologique avec la notion de harcèlement moral notamment, qui se manifeste par des agissements répétés pouvant entraîner, pour la personne qui les subit, une dégradation de ses conditions de travail pouvant aboutir à :

• Une atteinte à ses droits et à sa dignité 
• Ou une altération de sa santé physique ou mentale 
• Ou une menace pour son évolution professionnelle 

Quelques exemples :  

• Brimades, humiliations 

• Critiques incessantes, sarcasmes répétés 

• Propos calomnieux, insultes, menaces  

• Exclure quelqu’un d’une réunion alors qu’il a un rôle à y jouer, saluer tout le monde sauf une personne, retirer progressivement des tâches = « mise au placard » 

“Est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d’user de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers”.  

Code pénal – Article 222-33 

Les violences internes correspondent également à des situations de tensions, de conflits entre collègues, au sein des équipes de travail etc. :  

• La violence physique définit par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’OIT comme « l’usage de la force physique contre une autre personne ou un groupe de personnes, qui entraîne un préjudice physique, sexuel ou psychologique. Sont visés, entre autres, les coups, coups de pied, gifles, coups de couteau, coups de feu, bousculades, morsures et pinçage » 

• La violence verbale et menaces de violence qui se traduit par des menaces, insultes, humiliations avec dénigrement de la victime 

Quelles sont les conséquences pour les salariés ? 

La violence interne au travail adopte différentes formes, qui peuvent entraîner des conséquences importantes et rapides sur la santé physique et psychologique des salariés victimes et impactent :  

• Sur le plan professionnel : 
  • Un risque de désinvestissement professionnel 
  • Isolement 
  • Dégradation des relations intra professionnelles (collègues, hiérarchie etc.) 
  • Dégradation de la qualité du travail  

• Sur le plan personnel :  
  • Peut nécessiter un retrait / inaptitude (licenciement, démission) qui vont alors impacter la sphère familiale et sociale 

“Si le harcèlement conduit aujourd’hui plus souvent que naguère à des troubles psychopathologiques graves chez les victimes, ce n’est vraisemblablement pas parce que la technique du harcèlement se serait perfectionnée (…). Ce qui a changé, semble-t-il, c’est plutôt la passivité et l’absence de solidarité de la part des collègues de la victime du harcèlement, et la profonde transformation du sens de la justice dans le monde du travail. »  

C., Dejours (Travail, usure mentale. 2009) 

La conséquence du harcèlement moral ou psychologique est avant tout une pathologie de la solitude, de l’isolement, qui renforce la souffrance. 

L’enquête SUMER de 2010, met en exergue que les salariés victimes de comportements hostiles dans leur travail ont eu « plus souvent des arrêts de travail pour maladie au cours des 12 derniers mois » et ont été plus nombreux à avoir eu « au moins un accident du travail au cours des 12 derniers mois ». 

Quelles en sont les conséquences pour l’entreprise ? 

Les risques concernent aussi l’entreprise puisque que cela peut dégrader le climat social ce qui se traduit sur le terrain par une baisse de la motivation, un désengagement des collaborateurs (absentéismes, turnover etc.), des atteintes à l’image de l’entreprise, des litiges et procédures judiciaires etc.  

La non-action de la collectivité face à des faits de violences internes peut véhiculer une image d’insécurité et peut laisser penser à une incapacité à protéger ses salariés. Des problèmes de fidélisation et de recrutement peuvent alors apparaitre. 

Comment prévenir la violence interne au travail ?

Il faut ainsi repérer les situations le plus en amont possible.

Mais de quelles situations parlons-nous ? 

• Dysfonctionnement ou problèmes organisationnels  
• Désaccord sur le travail, pratique professionnelle générant des tensions interpersonnelles au sein des équipes 
• Existence de critères d’évaluation différents selon les rôles ou les tâches de chacun 
• Surcharge de travail 
• Etc. 

Pour aller plus loin, consulter :  Dossier INRS « Harcèlement moral et violence interne »

Comment agir ?

• Afficher et mettre en œuvre une politique de tolérance zéro avec en appui les référents comme le référent harcèlement, les IRP etc. 

• Rappeler les règles en vigueur dans l’entreprise et faire connaitre les sanctions disciplinaires encourues. 

• Former les lignes hiérarchiques à une posture d’alliés dans la lutte contre ce type d’agissement avec des fiches réflexes / conduite à tenir. 

• Mener des actions de sensibilisation au harcèlement moral et sexuel et agissements sexistes, comportements délicats auprès des salariés. 

Quoiqu’il en soit, il ne faut pas banaliser, minimiser ce type de violence. Des faits de violences internes non pris en considération peuvent avoir pour conséquence une escalade de violence car l’absence de réaction entraîne l’émergence de comportements allant dans le même sens. 

Quels sont les interlocuteurs clés ?