Auxiliaire de vie : quand le lieu de travail est un domicile

En première ligne pendant la crise sanitaire, le secteur de l’aide et du soin à domicile connait au fil des années une augmentation régulière du nombre d’accidents du travail.

Les causes principales de ces accidents sont, d’après les chiffres de la Sécurité Sociale en 2017 :

  • Manutention manuelle 53%
  • Chute de plain-pied 19%
  • Chute de hauteur 17%
  • Risque routier 6%
  • Agressions 3%

Employeurs : deux mesures permettent d’agir efficacement sur ces risques

1- La sensibilisation des personnes aidées et de leur entourage à la prévention des risques à domicile.

Lors de la prise en charge du bénéficiaire et de son renouvellement, une visite du responsable de service est nécessaire afin d’effectuer :

  • d’effectuer un rappel des règles d’intervention des salariés
  • un repérage des risques à domicile

2- La mise à disposition des équipements nécessaires aux auxiliaires de vie pour assurer un travail en toute sécurité.

Ces mesures s’appuient sur un ensemble de démarches préventives pouvant être conduites tout au long du parcours professionnel des auxiliaires de vie, à l’embauche et en suivi.

Moyens de préventions à l’embauche

  • Accueil de l’auxiliaire de vie qui permet de définir clairement les tâches et consignes
    • Présenter le règlement intérieur des agents, le livret d’accueil, les fiches de postes, les protocoles et guides de bonnes pratiques ainsi que les consignes de sécurité
    • Insister sur les limites des tâches à effectuer à domicile (limite dans l’aide au soin et dans l’entretien de l’habitation)
    • Fournir et former à l’utilisation des EPI (Equipement de Protection Individuelle)
  • Établir des recommandations au niveau des trajets
    • Informer sur l’entretien et les vérifications périodiques des véhicules
    • Informer sur la mise à disposition des équipements (triangle de signalisation et chasuble de haute visibilité).
  • Diagnostic du domicile
    • Réaliser un « plan d’aide » individualisé par un entretien avec la personne aidée, éventuellement avec son entourage et une visite approfondie de son logement
    • Suggérer l’aménagement du domicile de la personne aidée
    • Conseiller à la famille d’équiper le logement avec du matériel adapté d’aides techniques : des aides aux déplacements (déambulateur, fauteuil roulant, canne…), des aides aux transferts (lève-personne ou barres d’appui)…
    • Définir avec le médecin du travail une liste des produits chimiques utilisables ou à éviter
    • Lister le matériel minimal
  • Les équipements et le matériel pour l’auxiliaire de vie
    • Équipement de protection individuelle et gel hydro-alcoolique
    • Petit matériel en aide technique pour la mobilisation du bénéficiaire. La formation à l’utilisation de ce matériel est indispensable avant toute utilisation auprès du bénéficiaire

Moyens de prévention en suivi

Des actions et formations peuvent être dispensées tout au long du parcours professionnel des auxiliaires de vie :

  • Avoir un moyen de communication permettant de contacter la hiérarchie et/ou les urgences le cas échéant
  • Soutien psychologique assuré par l’employeur (groupe de paroles, dépôt de plainte en cas d’agression)
  • Formation spécifique pour gérer les situations conflictuelles, information sur le droit de retrait
  • Formation aux premiers secours  
  • Formation à l’accompagnement en fin de vie 
  • Contagion : si le bénéficiaire a une maladie contagieuse (ex : tuberculose), prévenir le médecin du travail afin qu’il prenne les mesures nécessaires
  • En cas de coupures ou piqûres avec du matériel en contact avec du sang ou autres liquides biologiques, prévenir le médecin du travail et se référer au protocole AES (Accident d’Exposition au Sang).

Pour vous aider à sensibiliser vos salariés aux risques professionnels liés à leur métier d’auxiliaire de vie, remettez leur la fiche métier réalisée par les équipes de l’APAS 17.